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de la volonté de l’homme, mais qui sont nés de Dieu. Où sont-ils, ces divins enfans de Dieu, et qui sont nés d’une si divine manière, sans la coopération de l’homme ? On n’en voit certainement point d’autres, que ceux qui viennent par la voïe naturelle de la chair et du sang.

12o. Jésus-Christ disoit, qu’il étoit la voïe, la vérité et la vie[1], qu’il étoit la résurrection même, que celui qui croiroit en lui ne mourroit jamais[2]. De même aussi il disoit, que si quelqu’un gardoit sa parole, qu’il ne mourroit jamais[3]. Il n’y a donc personne, qui ait encore gardé sa parole, ni qui ait véritablement cru en lui, et non pas même ses plus fidèles Disciples, puisqu’il n’y en a aucun de ce tems-là, ni de tous les siècles suivans, qui ne soient morts et que nous voïons encore tous les jours mourir les hommes, qui croïent en lui, sans qu’aucun d’eux puisse échaper, ni éviter la mort. Mais comment auroit-il pû empêcher aucun homme de mourir, puisqu’il n’a pu lui-même se conserver en vie, ni éviter la mort ? Où est donc la vérité de toutes ces promesses ? Qui ne riroit de les entendre et d’en voir si peu d’effets ? Si on ne peut en montrer la vérité, il faut conclure qu’elles sont absolument fausses et même tout-à-fait ridicules.

Dire que ces paroles et que ces sortes de promesses doivent s’entendre dans son sens spirituel, et qu’elles sont véritables dans ce sens spirituel, quoiqu’elles ne le soïent pas dans le sens littéral des paroles mê-

  1. Joan. 14. 6.
  2. Joan. 11. 25.
  3. Joan. 8. 51.