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Christ, non plus que devant sa naissance et sa venue, il est évident aussi que l’accomplissement des dites promesses ne s’est nullement fait en lui, ni dans aucun autre que lui, et par conséquent il est évident que les dites promesses et prophéties soïent entièrement vaines et fausses.

Je sais fort bien, que nos Christicoles regardent comme une grossiéreté d’esprit, de vouloir prendre au pié de la lettre les susdites promesses et prophéties, comme elles sont exprimées, et croïent, eux, bien faire les subtils et les ingénieux interprêtes des desseins et des volontés de leur Dieu, de laisser le sens littéral et naturel des paroles, pour leur donner son sens, qu’ils apellent mystique et spirituel, et qu’ils nomment allégorique et tropoliogitique, disant par exemple, que par le peuple d’Israël et de Juda, auxquels ces promesses ont été faites, il faut entendre non les Israëlites selon la chair, mais les Israëlites selon l’esprit, comme ils disent, c’est-à-dire les Chrétiens, qui sont, suivant ce qu’ils disent eux-mêmes, l’Israël de Dieu, c’est-à-dire, le vrai peuple choisi, et auquel l’accomplissement de toutes les susdites promesses étoit réservé, pour s’y accomplir d’une manière toute spirituelle et divine ; que par la délivrance promise au peuple, de les délivrer de la captivité de tous ses ennemis, il faut entendre, non une délivrance corporelle d’un seul peuple captif, mais la délivrance spirituelle de tous les hommes de la servitude du Démon et du péché, qui se devoit faire par Jésus-Christ, leur divin Sauveur, qui s’est livré lui-même, comme ils disent, pour le salut de tous les hommes ; illusions vaines et ridicules interprétations.