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ritable demeure de Dieu et le véritable séjour des Ames bienheureuses… Et ainsi de même de toutes les autres Promesses ou Prophéties, qui ont été faites en faveur de ce peuple d’Israël et en faveur de leur ville de Jerusalem. Lesquelles promesses ou prophéties, se trouvant manifestement fausses dans leur sens propre naturel, et nos Christicoles ne voulant pas néanmoins reconnaître ouvertement leur fausseté, parce que c’est sur ces prétendues promesses et prophéties, que leur Religion est fondée, ils ont été obligés de leur donner un sens qu’elles n’ont point, afin de tacher de couvrir leur fausseté et d’y faire trouver, s’ils peuvent, une vérité, qui n’y est pas et qui n’y sera jamais.

Mais il est facile de voir, que ce prétendu sens allégorique n’étant qu’un sens étranger, un sens imaginaire et un sens forgé à la fantaisie des interprêtes, il ne peut nullement servir à faire voir la vérité, ni la fausseté d’une proposition, ni d’une promesse ou prophétie, et il est même ridicule de forger ainsi des sens spirituels ; car il est constant que ce n’est que par raport au sens naturel et véritable d’une proposition, d’une promesse ou d’une prophétie, que l’on peut juger de sa vérité ou de sa fausseté ! Une proposition, par exemple, une promesse ou une prophétie, qui se trouve véritable dans le sens propre et naturel des termes, dans lesquels elle est conçue, ne deviendra pas fausse en elle-même, sous prétexte, que l’on voudroit lui donner un sens étranger, qu’elle n’auroit pas. De même, une proposition, une promesse ou une prophétie, qui se trouve manifestement fausse