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de joie, vous qui n’enfantez point, parceque la femme, qui étoit délaissée, a plus d’enfans que celle qui a un mari. Or pour nous, mes frères, continue cet Apôtre, nous sommes comme Isaac, les enfans de la promesse, et comme alors, celui qui étoit né selon la chair, persécutoit celui qui étoit né selon l’esprit, ainsi, dit-il, la même chose se voit encore maintenant : mais que dit l’écriture, ajoute-t-il, chassez la servante et son fils, car le fils de la servante ne sera point héritier avec le fils de la femme qui est libre. Or, mes frères, conclut-il, nous ne sommes pas les enfans de la servante, mais de la femme libre, et c’est Jésus-Christ, dit-il, qui nous a mis en cette liberté, Dieu aïant envoïé son fils dans la plénitude des tems, afin qu’il fût, dit-il, le Redempteur de ceux, qui étoient sous la loi, et que l’adoption des enfans fut accomplie en nous.

C’est dans ce même sens, qu’il dit dans son Epitre[1] aux Romains, que tous ceux qui descendent d’Israel ne sont pas pour cela les vrais Israëlites, ni tous ceux qui sont nés d’Abraham ne sont pas pour cela ses vrais enfans, parce, disent-ils, que c’est seulement par Isaac que l’on doit regarder sa postérité, c’est à dire que ce ne sont point les enfans de la chair qui sont les vrais Israëlites et les vrais enfans de Dieu, mais que ce sont les enfans de la promesse, comme ceux d’Isaac, qui sont censés, être les vrais enfans d’Abraham, et par conséquent les héritiers des promesses, à qui apartient, comme il

  1. Rom. 9 : 6.