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dit-il, la sagesse, non pas la sagesse de ce monde, ni celle des princes du monde qui périssent ; mais nous prêchons la sagesse divine, qui est cachée dans son mistère et qu’il a prédestinée avant tous les siècles, pour nous élever à la gloire. Sagesse, dit-il, qui n’a été connu d’aucun Prince du monde, mais que Dieu nous a révélée par son esprit, n’y aïant rien de si caché, que cet esprit ne sonde, jusqu’aux plus profonds secrèts de Dieu. L’homme charnel, dit-il, ne comprend point les secrèts de Dieu[1], il n’est pas capable de les comprendre, par ce que c’est par l’esprit de Dieu qu’ils se discernent. C’est pour cela encore, qu’il disoit que la lettre tuë, mais que l’esprit vivifie, comme voulant dire que l’interprétation littérale de la loi et des promesses se détruisoit d’elle-même, et qu’elle confondoit ceux qui vouloient s’y attacher ; mais que l’interprétation spirituelle, qu’il leur donnoit, étoit le véritable sens, dans lequel il falloit les entendre. Et comme si ceux, à qui il prêchoit une si belle et si subtile doctrine, eussent du pour cela lui fournir abondamment tout ce qu’il lui falloit pour sa nourriture et son entretien : Vous étonnez-vous, leur disoit-il[2], si nous recueillons de vos biens temporels, après avoir semé parmi vous les biens spirituels. Si vobis spiritualia seminavimus magnum est si carnalia vestra metamus ?

Ainsi, suivant la doctrine admirable de ce Docteur des Gentils, les deux femmes d’Abraham et ses deux fils nous figuroient spirituellement deux mistè-

  1. 2 Cor. 3 : 6.
  2. 1 Cor. 9 : 11.