Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 1, 1864.pdf/95

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de l’iniquité, que je vois d’un autre côté si insolemment régner partout. On ne sauroit trop avoir de haine ni trop d’aversion pour des gens, qui causent partout tant de si détestables maux et qui abusent si universellement les hommes. Quoi ! n’auroit on pas raison de banir et de chasser honteusement d’une ville et d’une province des charlatans trompeurs, qui, sous prétexte de distribuer charitablement au public des remèdes et des médicamens salutaires et efficaces, ne feroient qu’abuser de l’ignorance et de la simplicité des peuples, en leur vendant bien chèrement des drogues et des onguens nuisibles et pernicieux ? Oui, sans doute, on auroit raison de les banir et de les chasser honteusement comme des infames trompeurs. De même n’auroit-on pas raison de blâmer ouvertement et de punir sévèrement tous ces brigands et tous ces voleurs de grands chemins, qui se mêlent de dépouiller, de tuer et de massacrer inhumainement ceux, qui ont le malheur de tomber entre leurs mains ? Oui, certainement, ce seroit bien fait de les punir sévèrement, on auroit raison de les hair et de les détester ; et ce seroit même très-mal fait de souffrir qu’ils exerçassent impunément leurs brigandages. À plus forte raison, mes chers amis, aurions-nous sujet de blâmer, de hair et de détester, comme je fais ici tous ces ministres d’erreurs et d’iniquités, qui dominent si tiranniquement sur vous, les uns sur vos consciences, les autres sur vos corps et sur vos biens, les ministres de la religion, qui dominent sur vos consciences, étant les plus grands abuseurs de peuples, et les princes et autres grands du monde, qui dominent sur vos corps et sur vos biens, étant les plus grands