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tité de riches fainéans, qui, sous prétexte qu’ils ont abondamment ou suffisamment de quoi vivre de ce qu’ils apellent leurs rentes et revenus annuels, ne s’occupent à aucun travail, ni à aucun négoce, mais vivent comme dans une continuelle oisiveté, n’aïant d’autres soins, ni d’autres occupations que celle de se promener, de jouer et de se divertir, de dormir, de boire et de manger et de prendre leurs plaisirs et leurs contentemens dans la vie. Il est manifeste que tous ces gens-là, gueux ou riches fainéans, ne sont d’aucune utilité dans le monde, et n’étant d’aucune véritable utilité dans le monde, il faut nécessairement qu’ils soient à charge au public, puisqu’ils ne vivent et ne subsistent que du travail des autres. Ainsi c’est manifestement un abus de souffrir et d’autoriser unetelle oisiveté et une telle fainéantise dans des hommes, et c’est un abus de souffrir que des gens qui ne font rien et qui ne veulent rien faire, soient inutilement à charge au public. Bien plus sagement étoit ordonné autrefois parmi les Égyptiens, que chacun eut à aller déclarer devant le Magistrat de quel art et profession il vivoit ou prétendoit vivre, et si quelqu’un se trouvoit mentir ou se trouvoit vivre d’ailleurs que d’un juste et honnête travail, il étoit sévèrement puni.




XLVI.


Cet abus paroit encore assez manifestement dans une quantité prodigieuse d’Ecclésiastiques et de Prêtres inutiles, tant séculiers que réguliers, comme sont