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mouvement, et même offrit depuis à ceux, qui les avoient achetés, de leur restituer leur argent, vouloient rendre ce qu’ils avoient acheté, et quant-à ceux, qui ne voulurent pas s’en défaire, il ne les contraignit point de les représenter. On ne verra rien de pareil dans l’histoire de nos derniers Rois ; ils étoient bien éloignés de faire si belles choses. Un Empereur Turc, étant à l’article de la mort, fit confiance d’un impôt, qu’il avoit nouvellement mis sur ses sujets, et par son Testament ordonna de le suprimer. Cela étant que devroit faire un Prince Chrétien qui n’a, comme dit le Sr. d’Argenton, aucune autorité fondée en raison de rien imposer sur ses sujets, sans congé et permission de son peuple ?




LIX.


Mais les flateurs de Rois leur font entendre aujourd’hui, qu’ils ont droit d’être les plus absolus de toute la terre ; qu’ils sont seuls maîtres de tout dans leurs Roïaumes ; qu’ils peuvent seuls faire des alliances avec les Princes et les États étrangers ; qu’ils ont seuls le pouvoir de déclarer la guerre et de faire la paix, qu’ils ont seuls le pouvoir de lever des tailles et mettre des impôts comme bon leur semble, et qu’enfin ils peuvent seuls faire des loix, des édits et ordonnances, comme bon leur semble ; de-là vient aussi qu’ils les finissent toujours par ces paroles absolues : car tel est