Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/70

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est encore à remarquer en ceci, est, que cette prétendue admirable et divine sagesse[1] ne parloit ainsi aux peuples en telles paraboles, qu’afin, comme elle disoit elle-même[2], qu’en voïant, ils ne vissent point et qu’en écoutant, ils ne comprissent point ce qu’elle leur disoit, et qu’ainsi ils ne se convertissent point et que leurs péchés ne leur soient point pardonnés. Et dans une autre occasion elle disoit, cette prétendue divine sagesse[3], qu’elle étoit venue pour aveugler ceux qui voient clair. Ego veni, disoit Jésus-Christ, ego veni in hunc mundum ut qui vident coeci fiant. Cela étant, il y auroit donc non seulement de la folie, mais aussi de la malice et de la méchanceté dans ses discours et dans ses Prédications, puisqu’il auroit parlé exprès en termes ambigus et obscurs, afin que l’on ne comprit point ce qu’il disoit et que l’on ne comprit point ce qu’il disoit et que personne n’en fit son profit. Il est dans le sage Ecclésiastique, que celui qui parle sophistiquement, c’est-à-dire, que celui qui parle d’une manière ambiguë et trompeuse est odieux[4], qui sophistice loquitur odibilis est. À plus forte raison, celui qui parle exprès dans le dessein de tromper et d’aveugler et de perdre ceux à qui il parle, doit-il être odieux ; et ainsi le Christ des Chrétiens, aïant parlé exprès, comme il disoit lui-même, en paraboles aux peuples, afin qu’en voïant ils ne vissent point, et qu’en écoutant ils ne comprissent point ce qu’il leur disoit, et qu’ainsi ils ne se convertissent point, et que leurs péchés ne leur soient pas pardonnés, il s’en suit manifestement qu’il

  1. Matth. 13. 13.
  2. Marc. 4. 12.
  3. Jean. 9. 89.
  4. Eccles. 37. 23.