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LI.


CINQUIÈME ABUS.



Pareillement encore qu’arrive-t’-il de cet autre abus, qu’ils ont entr’eux, de rendre, comme ils font, les mariages indissolubles jusqu’à la mort de l’une ou de l’autre des parties ? Qu’arrive-t’-il de-là, dis-je ? Il arrive de-là qu’il y a parmi eux une infinité de mauvais et de malheureux mariages, une infinité de mauvais et de malheureux ménages, dans lesquels les hommes se trouvent misérables et malheureux avec de mauvaises femmes, ou des femmes misérables et malheureuses avec de mauvais maris, ce qui cause souvent la ruine et la dissipation des ménages. Car, autant qu’il y a de ces mauvais mariages et de ces mauvais ménages, dans lesquels l’homme et la femme ne s’aiment point et ne peuvent s’accommoder paisiblement ensemble, mais au contraire sont toujours en haine, en divorce et en dissention continuelle l’un contre l’autre, ce sont autant de malheureux et de malheureuses, qui détestent et maudissent tous les jours leurs mariages. Et ce qui augmente d’autant plus leur déplaisir est de voir, qu’ils ne peuvent se dédire d’un si mauvais marché et qu’ils ne peuvent légitimement rompre un lien et un engagement, qui leur est si désagréable et si désavantageux et quelquefois si funeste. Et c’est-ce qui les porte enfin à faire assez souvent de scandaleuses séparations de corps et de biens, et quelquefois même aussi à attenter l’un ou