Pareillement encore qu’arrive-t’-il de cet autre abus,
qu’ils ont entr’eux, de rendre, comme ils font, les
mariages indissolubles jusqu’à la mort de l’une ou de
l’autre des parties ? Qu’arrive-t’-il de-là, dis-je ? Il
arrive de-là qu’il y a parmi eux une infinité de mauvais
et de malheureux mariages, une infinité de mauvais
et de malheureux ménages, dans lesquels les
hommes se trouvent misérables et malheureux avec
de mauvaises femmes, ou des femmes misérables et
malheureuses avec de mauvais maris, ce qui cause
souvent la ruine et la dissipation des ménages. Car,
autant qu’il y a de ces mauvais mariages et de ces
mauvais ménages, dans lesquels l’homme et la femme
ne s’aiment point et ne peuvent s’accommoder paisiblement
ensemble, mais au contraire sont toujours en
haine, en divorce et en dissention continuelle l’un
contre l’autre, ce sont autant de malheureux et de
malheureuses, qui détestent et maudissent tous les
jours leurs mariages. Et ce qui augmente d’autant
plus leur déplaisir est de voir, qu’ils ne peuvent se
dédire d’un si mauvais marché et qu’ils ne peuvent
légitimement rompre un lien et un engagement, qui leur
est si désagréable et si désavantageux et quelquefois
si funeste. Et c’est-ce qui les porte enfin à faire assez
souvent de scandaleuses séparations de corps et de
biens, et quelquefois même aussi à attenter l’un ou