Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

revenus de cet État ; il n’en est pas de même, dit-il, dans l’empire Ottoman, où la justice a élevé son trône, où l’oppression n’oseroit lever la tête. Voilà ce que dit cet Auteur.




LVI.


ORIGINE ET PROGRÈS DES IMPÔTS.


Suivant ce que dit l’auteur du Journal Historique, Philippe, surnommé le long, fut le prémier, qui mit en France un denier sur chaque minot de sel. Philippe de Valois y en ajouta un second, Charles VI l’augmenta de deux autres déniers, Louis XI poussa cet impôt jusqu’à 12 deniers. Mais Francois I, sous prétexte de nécessité de la guerre, multiplia cette taxe jusqu’à 24 u le muid, et depuis ce tems-là on l’a encore augmenté en différentes occasions, jusqu’au période où nous le voïons. On a dit plusieurs fois, ajoute-il, que si le Roi vouloit fixer ses droits sur le sel dans les endroits où on le fabrique et laisser ensuite la liberté au peuple de le commercer, sa Majesté en tireroit un plus gros revenu qu’elle ne fait, et déchargeroit son État de la dépense d’une infinité d’officiers de bureaux, de commis et de gardes, qui consument presque la moitié du produit de ces impôts.

Les prémiers Rois de France n’avoient ni domaines, ni tailles, ni gabelles, mais après avoir assemblé les