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tout-à-fait chimérique ; et il ne paroit pas même que l’on puisse, quand on le voudroit exprès se former ou se forger l’idée d’un Etre plus chimérique, que celui-ci. La chimère des anciens, ni le Sphynx ou le Typhon, ni toutes les Fictions des Poètes et des faiseurs de Romans n’ont rien, qui aproche des absurdités, qui se trouvent renfermées dans l’idée que nos nouveaux Deicoles se forment de leurs Dieux. Je les apelle nouveaux, depuis qu’ils ont été obligés de se restreindre, comme j’ai dit, à la croïance d’un seul Dieu et qu’ils ont été obligés de retrancher de lui tout corps, toute forme, et toute figure matérielle sensible. En quoi on petit à cet égard dire, qu’ils se sont encore plus égarés, dans la vanité de leur esprit et de leurs raisonnemens, et que, croïant devenir plus sages et plus subtils que les autres, ils sont devenus plus fous qu’ils n’étoient auparavant[1]. Evanuerunt in cogitationibus suis… dicentes enim se esse sapientes stulti facti sunt.




LXIV.


ILS NE SONT PAS MIEUX FONDÉS DANS

LA CROÏANCE, QU’ILS ONT, DE L’EXISTENCE D’UN

SEUL DIEU.


Mais voïons s’ils sont mieux fondés dans la croïance de ce seul et unique Dieu, qu’ils n’étoient dans la

  1. Rom. 1 : 21, 22.