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Ne sont-ce pas-là assez évidemment des pensées et des imaginations de fanatique. Jamais Don Quixote, le fameux fanatique et chevalier errant, en eut-il de pareilles ? En eut-il-jamais de semblables ? Non certainement, ses imaginations et ses pensées, toutes déréglées et toutes fausses qu’elles étaient, n’ont jamais été dans un tel excès de déréglement. Il faut être arcbifanatique, comme le Christ des Chrétiens, pour avoir des pensées et des imaginations aussi vaines, aussi ridicules et absurdes et aussi extravagantes, qu’il a eu. Quand il reviendroit maintenant lui-même, ou quelqu’autre semblable personnage, nous dire et nous faire voir, qu’il auroit de telles pensées et de telles imaginations dans l’esprit, nous ne le regarderions certainement encore maintenant, que comme un visionnaire, comme un fou et comme un fanatique, ainsi qu’il a passé pour tel dans son tems.




XXXIV.


Venons à ses paroles et à ses discours ; ils nous montreront encore assez évidemment le caractère de son Esprit, qui étoit tel que je le viens de dire. On le voit déjà assez évidemment dans ce prémier discours, qu’il fit dans la Sinagogue de Nazareth. Car, quoiqu’il soit marqué dans un Évangile[1], que tout le

  1. Luc. 4. 22.