Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 3, 1864.pdf/11

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LXXIII.

(Suite.)

Mais ce qui surpasse encore cette croïance et toute intelligence humaine est, que pour qu’un seul être particulier tout-puissant et infinimentsage et éclairé puisse produire ainsi tous les effèts de la nature, et qu’il puisse imprimer et régler, comme je viens de dire, le mouvement de toutes les parties de la matière, dans quelques corps et dans quelque endroit de quelque corps que ce puisse être, il faut nécessairement encore que ce seul être prétendu tout-puissant, infiniment sage et éclairé, qui produiroit ainsi tous ces mouvemens et tous ces effèts-là, pénétrât entièrement tous les corps, dont il remueroit ainsi toutes les plus petites parties, c’est-à-dire qu’il faudroit, par exemple, que celui qui formeroit les corps des animaux, qui en remueroit, qui en conduiroit etgouverneroit toutes les plus déliées et les plus subtiles parties, il faudroit, dis-je, qu’il pénétrât entièrement toute la substance de leur corps, il faudroit, qu’il pénétrât toutes leurs chairs, tous leurs os, toute leur moelle, tous les fibres de leur chair, tous leurs muscles, toutes leurs entrailles, leur coeur, leur cerveau, leurs veines ; leur sang et généralement tout ce qui entre dans la composition de leurs corps : car comment pouroit-il former, remuer, régler et conduire séparément toutes