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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

LA CONTAT, criant au dehors.

Courage ! Je l’ai prise avant vous ! Je suis entrée la première !

On entend un roulement de tambour.
BÉQUART ET LES INVALIDES, regardant au dehors.

Ils demandent encore à parlementer. Ils agitent des mouchoirs. Ils nous font des signaux.

VINTIMILLE, regardant.

Le procureur de la ville marche à leur tête.

DE LAUNEY.

Voyons ce qu’ils veulent.

VINTIMILLE.

Cessez le feu !

Les Invalides renversent leurs fusils. On entend le tambour se rapprocher du fossé. Vintimille et quelques Invalides montent à droite de la porte, vers une échancrure de la muraille, d’où ils dominent les assaillants.
VINTIMILLE, au peuple.

Que voulez-vous ?

Au même moment, une décharge de coups de fusil part du haut des tours.
VINTIMILLE, se retournant.

Sacrebleu ! qu’est-ce qu’ils font donc ?

LES INVALIDES ET DE LAUNEY, atterrés.

Ce sont les Suisses qui tirent de là-haut !

— Arrêtez ! Arrêtez !

Quelques-uns courent à la porte des tours, et rentrent pour avertir les Suisses.
VINTIMILLE, redescendu dans la cour.

Trop tard ! — Ah ! ils ont fait de bel ouvrage ! Entendez ces cris !… Ils n’ont pas manqué leurs coups. Le peuple croit que nous l’avons attiré dans un guet-apens.

Le peuple hurle au dehors, de douleur et de fureur.
Vintimille se retourne, et voit la Contat, qui est venue derrière lui, et qui le regarde avec des yeux haineux.