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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

MARAT.

Eh ! mes enfants, que faites-vous donc ?

LES FEMMES.

Tuez ! Tuez !…

MARAT.

Les tuer ! Qu’en voulez-vous faire ? Voulez-vous les manger ? — Une partie du peuple rit.

HULIN.

Il sait le bon moyen. Il faut les amuser.

HOCHE.

Où est la petite ?

HULIN.

La petite ? — Hoche court chercher Julie.

DESMOULINS, s’élançant.

Arrêtez, camarades, vous tuez les prisonniers !

LE PEUPLE, interdit.

Les prisonniers ?

DESMOULINS.

Les prisonniers de la Bastille. Regardez leurs sarraux gris ! Ce sont ceux que nous venons délivrer.

LE PEUPLE, incertain.

Mais non, ce sont les ennemis.

HULIN.

Il n’y a plus d’ennemis.

JULIE, portée par Hoche, tend les bras, un rameau vert à la main, et crie :

Grâce pour nos amis, nos amis les ennemis !

LE PEUPLE, riant.

Entends-tu cette petite ?

HOCHE la pose sur l’affût d’un canon, d’où elle domine un peu la foule.

Crie, petite : « Tous frères, tous amis ! »