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DANTON

SAINT-JUST.

Non, mais pour Dumouriez, pour les généraux ses complices. Les Jacobins l’accusèrent : tu le défendis, Robespierre. Quand tu fus accusé, dit-il un mot pour toi ?

ROBESPIERRE.

Non ; mais me voyant seul, en hutte aux calomnies de la Gironde, il dit à ses amis : « Puisqu’il veut se perdre, qu’il se perde ! Nous ne partagerons point son sort ! » — Mais il ne s’agit pas de moi.

BILLAUD.

Tu m’as raconté toi-même. Robespierre, qu’il fit tout pour sauver les Girondins, et pour frapper Hanriot, qui arrêta les traîtres.

ROBESPIERRE.

Il est vrai.

SAINT-JUST.

Toi-même, tu m’as dit, Robespierre, qu’il t’avait cyniquement avoué ses escroqueries, et celles de Fabre, son secrétaire, pendant son court passage au ministère de la Justice.

ROBESPIERRE.

J’en conviens.

SAINT-JUST.

Il fut l’ami de Lafayette. Mirabeau l’acheta. Il était en correspondance avec Dumouriez et Wimpfen. Il flattait Orléans. Tous les ennemis de la Révolution ont été familiers avec lui.

ROBESPIERRE.

Il ne faut pas exagérer.

SAINT-JUST.

C’est toi qui me l’as dit. Je ne saurais rien de ces faits, si tu ne m’en avais parlé.

ROBESPIERRE.

Sans doute… mais…