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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

PHILIPPEAUX.

Tais-toi et sois prudent.

LE PRÉSIDENT, aux Frey.

Vous êtes juifs de naissance, originaires de Moravie ; vous vous appelez Tropuscka. Vous avez ensuite pris le nom de Schoenfeld, sous lequel vous avez acheté en Autriche des lettres de noblesse ; puis vous êtes passés en France, et vous vous nommez Frey, pour le moment. Une de vos sœurs a reçu le baptême[P 1], et est entretenue par un baron allemand. L’autre a épousé Chabot, ci-devant capucin[P 2], actuellement représentant à la Convention. Vous vous étiez associés à quelques aventuriers de race douteuse comme vous : Diederischen, originaire du Holstein, employé de banque à Vienne ; Gusman, dit l’Espagnol, qui se faisait passer pour un baron allemand ; le ci-devant abbé d’Espagnac, fournisseur des armées. La complicité de quelques députés achetés favorisait vos agiotages. Chabot vous servait d’intermédiaire avec ses collègues. Il s’était lui-même évalué à 150 000 livres.[P 3] Il se chargea de votre part d’en porter 100 000 à Fabre d’Églantine.[P 4] Fabre falsifia pour ce prix le décret de la Convention, relatif à la liquidation de la Compagnie des Indes. Je fais passer l’original sous les yeux du jury.[P 5]


LE PEUPLE.
  1. Rires.
  2. Rires plus forts.
  3. Exclamations.
  4. Une fille, montrant Fabre. — C’est celui-là, là-bas, dans un fauteuil.
  5. Danton se bouche le nez. — Il fait le dégoûté !

    David. — Il grimace de fureur et de peur.

    — Quelle gueule il a ! — Bravo, Danton !

    Trois femmes. — Tu crois qu’on va le condamner ? — Quand son tour viendra-t-il ? — C’est que je suis pressée !