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DANTON

FOUQUIER [P 1].

La Convention donne communication de la lettre suivante, que les Comités ont reçue de l’administration de la police, afin que le tribunal voie quel péril menace la Liberté[P 2].

Lisant : « Commune de Paris[P 3].

« Nous, administrateurs du département de police, sur une lettre à nous écrite par le concierge de la maison d’arrêt du Luxembourg, nous nous sommes à l’instant transportés en ladite maison d’arrêt, et nous avons fait comparaître devant nous le citoyen Laflotte, ci-devant ministre de la République à Florence, détenu en ladite maison depuis environ six jours ; lequel nous a déclaré qu’hier, entre six et sept heures du soir, étant dans la chambre du citoyen général Arthur Dillon, ledit Dillon, après l’avoir tiré à part, lui dit qu’il fallait résister à l’oppression, que les hommes de tête et de cœur détenus au Luxembourg et aux autres maisons d’arrêt devaient se réunir ; que la femme de Desmoulins mettait à sa disposition mille écus, à l’effet de pouvoir ameuter du monde autour du tribunal révolutionnaire…[P 4] »

CAMILLE, hors de lui.

Les misérables ! non contents de m’assassiner, ils veulent encore assassiner ma femme ! — Il s’arrache les cheveux.

DANTON, montrant le poing à Fouquier.

Canailles ! Canailles ! ils ont inventé ce complot pour nous perdre[P 5]

Rumeur du peuple.

LE PEUPLE.
  1. Silence glacial.
  2. Mouvement de curiosité. Les gens s’interrogent entre eux.
  3. Silence de nouveau.
  4. Agitation.
  5. Le peuple approuve et s’indigne. — Le bruit continue, pendant le reste de la lecture de Fouquier, et éclate plus violemment après.