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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

L’AUBERGISTE.

Eh bien, eh bien, tu vas réveiller toute la maison. Que veux-tu, citoyen ?

TEULIER, repoussant le plat.

Emporte ça. C’est cru, c’est répugnant ; cela sent le suif !

L’AUBERGISTE.

Par exemple ! Le citoyen Chapelas a dit que, de sa vie…

TEULIER.

Assez ! Ne réplique pas. — Attends : tu étais là, quand on l’a arrêté ?

L’AUBERGISTE.

Le traître ? — Sur cette porte. C’était effrayant. Ils étaient tous comme des enragés…

TEULIER.

Sais-tu si les lettres qu’on a trouvées étaient de la main du…

L’AUBERGISTE.

Du gredin ? Ah ! dame, je ne sais pas. Ils se sont enfermés pour le conseil. Des lettres de lui, ou des lettres à lui, je ne peux pas dire ; mais c’est la même chose. En tout cas, il y avait des lettres.

TEULIER.

Va. L’hôtelier sort. — Seul. Il serait absurde, s’il avait écrit des lettres aux Prussiens, qu’on ait pu les trouver sur l’espion qui portait leur réponse. — Mais alors, s’il n’a été condamné que sur des lettres écrites par eux… Ah ! bon Dieu ! qu’ont-ils fait !

Il va à la fenêtre et l’ouvre. L’aubergiste rentre un instant pour desservir la table.
L’AUBERGISTE.

Mais, citoyen, tu fais entrer la neige. Tu vas nous geler tous.