C’est ce que je voulais, justement.
Tu avais quelque chose à me dire ? Tu n’es donc pas fatigué ? Tu peux dormir, toi.
Non, je ne pourrais pas plus que toi, cette nuit.
Es-tu souffrant aussi ? Tu as la figure couverte de sueur. On gèle pourtant ici. Bougre ! ferme donc la fenêtre… Tu es malade ?
C’est moralement que je suis malade.
Pas la peine d’en parler alors ! Il n’y a de souffrances que celles du corps.
Tu es aigri : tu ne penses pas ce que tu dis.
Mal à l’âme ! On ne peut beaucoup souffrir de ce qui n’existe pas.
Respecte ta raison. Tous les jours, tu exposes ton corps à la mitraille pour défendre la sainte Liberté contre l’atteinte des tyrans.
Ne m’écoute pas. C’est encore un accès. — Parle, camarade. Qu’est-ce qui te tourmente ?
Cela m’est dur à te dire. — Voilà : vous avez condamné d’Oyron à mort.