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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

QUESNEL.

Faute de mieux. Il méritait davantage. Enfin, ce sera assez pour lui.

TEULIER.

Vous vous êtes bien pressés.

QUESNEL.

Il fallait se hâter. La ville savait tout. On devait rassurer l’opinion par un coup de foudre.

TEULIER.

Qu’a-t-il dit pendant le procès ?

QUESNEL.

Tu ne l’aurais pas reconnu : il était bien changé. Les premières minutes, il avait encore son air d’arrogance. Puis, tout de suite, abattu comme d’un coup de massue, tout rouge, cramoisi, les yeux lui sortant de la tête, il haletait ; il avait l’air d’un loup forcé et pantelant.

TEULIER.

A-t-il avoué ?

QUESNEL.

Jamais. Seulement, au commencement, il niait de façon furieuse. Peu à peu, sa voix s’est enrouée, et il se contentait à la fin de secouer la tête avec haine. Il sentait bien qu’il était perdu, qu’il n’y avait plus rien à faire.

TEULIER.

Et avec l’autre, l’espion, — l’a-t-on confronté ?

QUESNEL.

Naturellement. Mais il a feint de ne pas le connaître. Je ne vois pas d’ailleurs comment il aurait pu agir autrement.

TEULIER, se promenant de long en large, à grandes enjambées.

J’aurais voulu être là.