Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/348

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
332
THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

QUESNEL.

Le témoignage d’un espion. Il a commencé par mentir avec nous. Qui me dit qu’il n’a pas menti jusqu’au bout ?

TEULIER.

Tu n’as donc pas vu ses yeux, son émotion ? Tu n’as pas entendu son accent de sincérité désespérée ?

QUESNEL.

Eh ! que sais-je maintenant ?

TEULIER.

Il t’a indiqué ses preuves. Ce plan de la trahison. Ces lettres à Melchior Haupt. Fais perquisitionner chez lui.

QUESNEL.

Ou l’espion a menti, et l’on ne trouvera rien. Ou il a dit vrai, et les lettres auront été déjà brûlées ; — à moins que… Crois-tu que quelqu’un ne nous aura pas devancés ?

TEULIER.

Oui. Verrat ? Rappelle-le ! Réclame-lui les documents.

QUESNEL.

Il niera.

TEULIER.

Confronte-le avec l’espion.

QUESNEL.

Sauver ainsi d’Oyron, c’est condamner Verrat.

TEULIER.

Qui en doute ?

QUESNEL.

Tu voudrais publiquement que la dégoûtante accusation fût jetée à la face de cet homme terrible ?

TEULIER.

Saint-Just ferait dresser l’échafaud, cette nuit, sur les remparts, devant les deux armées, et l’y ferait monter.