Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/374

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
358
THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

OFFICIERS, à la fenêtre.

Il sort de la prison.

— On ne le reconnaît plus, avec ses cheveux coupés.

— Quelle arrogance a toujours la canaille !

Silence. Les officiers sont aux fenêtres. Verrat tourne le dos au public. Teulier et Quesnel restent assis à la table. — Quesnel impassible, impénétrable ; Teulier, la tête dans les mains. — On entend une voix forte et monotone lire au dehors.
BUQUET.

On lit l’arrêt.

TEULIER, à mi-voix, angoissé, suppliant Quesnel.

Quesnel,… Quesnel,… au nom de Dieu !… un mot,… il suffit d’un mot ;… j’ai dit vrai, tu le sais ; tu le sais bien, toi !

Roulement de tambours.
QUESNEL, se levant et se découvrant.

À la patrie !

LES OFFICIERS, avec solennité.

Vive la nation !

Cris de la foule au dehors.
VERRAT.

Et maintenant, allons vaincre !

Ils sortent bruyamment. — Teulier est resté atterré, assis près de la table. Quesnel, qui sort le dernier, passe près de lui.
QUESNEL.

Adieu, Teulier, je t’avais averti. Tu t’es frappé toi-même.

TEULIER, se relevant fièrement et méprisant.

Ne me plains pas. J’aime mieux être à ma place qu’à la tienne.

QUESNEL.

Que mon nom soit flétri, mais que la patrie soit sauvée !