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Pano pur sang.


VOYAGE DE L’OCÉAN PACIFIQUE À L’OCÉAN ATLANTIQUE,

À TRAVERS L’AMÉRIQUE DU SUD,


PAR M. PAUL MARCOY[1].


1846-1860. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.




PÉROU.




HUITIÈME ÉTAPE.

DE TUNKINI À SARAYAGU.


Dissertation sur le passé et le présent des Indiens Conihos. — Mœurs et coutumes.

Avec l’usage du sac-tunique que les Panos tenaient des nations de l’hémisphère nord et qu’ils appelaient selon sa longueur sur les broderies dont il était orné, Husti ou Cusma, ils fabriquaient un papier d’écorce, qui rappelait le papyrus mexicain ou maguey. Sur ce papier, ils retraçaient à l’aide de signes hiéroglyphiques les dates mémorables, les faits importants et les divisions de l’année. Des simulacres de divinités, taillés dans le bois ou façonnés en argile, des haches d’obsidienne pourvues de deux oreillons qui servaient à les attacher à un manche, furent trouvés en leur possession par les religieux qui les catéchisèrent[2]. Enfin des pratiques mystérieuses, relatives au double culte du soleil et du feu, la coutume d’ensevelir leurs morts dans une jarre peinte, après les avoir fardés, parés et comprimés dans des liens, tous ces usages, sans équivalents parmi les peuplades du Sud et sur l’origine desquels les Panos gardaient un profond secret, avaient attiré l’attention des premiers missionnaires.

Vers la fin du dix-septième siècle, la nation des Panos, fort amoindrie par les luttes qu’elle avait eu à

  1. Suite. — V. t. VI, p. 81, 97, 241, 257, 273 ; t. VII, p. 225, 241, 257, 273, 289 ; t. VIII, p. 97, 113, 129 ; t. IX, p. 129, 145, 161, 177, 193, 209 ; t. X, p. 129 et la note 2, et 145.
  2. Une de ces haches fut donnée par le P. Narciso Girbal à A. de Humholdt, lors du séjour que ce savant fit à Lima, à son retour de la Nouvelle-Grenade, où Aimé Bonpland l’avait accompagné en qualité de botaniste.