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fortunez. Entreprise II.


ſur ce qu’ilfalloit faire, à cauſe du prochain calme qui approchoit, parquoy ayans meurement ad uiſé, ils tirerent vers la grande Iſle de Quimalee, où ils aborderentaſſez heureuſement & à point, car incontinant le calme fut eſtably ſur toute la mer, en laquelles’ils euſſent eſté, il eut fallu patir. Il leur aduint donc treſ-bien d’eſtre venus à ſi bö ort, où ils eurent moyen de ſe rafraiſchir durant # temps quela mer eſtoit ſans vent & ſans mou uement.Tandis que lesFortunez prendront con ſeil de ce qu’ils ont à faire, nous nous reſſouuien drons qu’ils auoient enuoyévers l’Empereur, & le meſſager eſtoit paſſé par l’Iſthme, auât qu’il fut deſtruit : Ainſil’Empereur & les amis de Glindi cee eurent nouuelles que les affaires ſe portoient bien, & que bien toſt la veuë en feroit foy, carles Fortunez attendoient ſeulement la venue du Se cretaire de la Royne, pour partir ainſi qu’ils le mandoientàl’Empereur.Le Meſſager bailla auſſi à la Fee des lettres de la part des Fortunez, & fit ſeurement tenir à Lofnis ſa part.Me repreſentant le temps que celà fut, ie croy que ce ſeroit eſtre cruel de l’empeſcher d’en auoir le contentement : permettons-luy de lire ce que ſon Fortuné luy eſcrit, & qu’elle n’avt point ce pacquet en main ſans l’ouurir, auſſi bié eſt-elle fort ennuyee qu’el le ne l’a deſiaveu, & à dire la verité, il n’y a peine ſi difficile à ſupporter, qu’eſtre fruſtré de la iouyſſance d’vn bien que l’on tient en ſon pou uoir : de graces doncques voyons ſelon noſtre imagination comme diligemment elle ouure ces papiers, & les coupant ſoigneuſement aux replis inutiles, tire d’entre lesenueloppezlalettre qu’el-