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fortunez. Entreprise II.


attend. Nous ne ſçauons quand ce ſera : Lors qu’vn bel eſclair nous a fait voir vne apparen ce, il nous eſt auis que nous ſommes † il envient vn autre, & ce n’eſt pas cela : Or bien patientons, & ſuyuons ces nuages tant que · nous rencontrions. Supportons auec † laiſir de ceux dont nous eſperons du bien, & à gré laiſſons les eſiouir & paſſer fantaſie, car il faut que cela ſoit : En ceſte iuſtice d’eſprit que nous rendons, voyons Caualiree qui entretient ſa maiſtreſſe.

Madame, depuis que ie ſuis voſtre, & que le cœur vous a iugé que ie deſire paroiſtre tout loyal au ſeruice que ie vous dois : n’auez vous point remarqué, que vous eſtes la regle de mes penſees, & de mes actions, n’auez vous pas re cognu que ie deſpens de vous ſeule, qui eſtes l’ame dontie ſuis l’organe ? Vous l’auez enten du, & le ſçauez bien ; car vous auez tant de iu gement, qu’il n’eſt pas poſſible que les bluettes de mon feu qui ſintillent de voſtre lumiere, ne vous ayent fait diſcerner ce qui eſt ſoubs vo ſtre pouuoir, en remarquant ce qui vous ap partient. Mais voſtre prudence qui me regit auec tant d’agreables mouuements, veut queie m’ingere de moy-meſme aux belles actions : C’eſt vous qui me dreſſez ainſi à mon deuoir. CLIAMBE.Attribuez moy vos vertus, afin que ie vous aye de l’obligation, & puisque vous dites \ ue vous eſtes mon organe, manifeſtez ce que. i’ay de bö, ainſiie ſerayglorifié par moy meſme, & voſtre gloire en reſplendira dauantage, car ce ſera vous qui commanderez. CAvALIREE. Mon