Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/10

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bonheur, & ie luy en donne la gloire, cōme eſtant l’organe dont Dieu s’est ſervi pour m’animer entre les mortels. Outre plus, i’ay eu pour ſtimulation non seulement, ains außi pour fourniture d’esſtofes Monsieur le Digne, ſieur de Condes, qui me connoiſſant preſque dès la ſortie de l’enfance, & ſachant l’inclination de mon eſprit, & les practiques qui m’occupent, m’a dōné des memoires qu’il auoit recueillis de pluſieurs œuures eſtrangeres, doctes & antiques, tendant à meſmes fins : & de son beau labeur i’ay pris ce qui m’a ſemblé se rapporter à mes intētions, & pour n’eſtre point ingrat, ie ueux dire que ce qu’il m’a donné m’a fait inuenter le reſte, & l’adapter ſelon l’analogie de l’ouurage. Or, Belles ames, ſauourez voſtre propre contentemēt, & cognoiſſez que ce que nous faiſons n’eſt que pour uous : Car ie ne fais eſtat que des eſprits de merite, & qui ſe plaiſent à la uertu.


Plus auant vous le lirez,
Et plus au cœur vous l’aurez.

Vir inſipiens non agnoſcet & ſtultus non intelliget hæc. Pſalm. 92

Quelqu’vn me lira enuieux
de la gloirc qu’on me doit rendre,
Lequel taſchant à faire mieux,
Me feuillettera pour apprendre.


BEROALDE.

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Ni pour ſalaire,
Ni pour complaire.