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Le uoyage des Princes


affaires pour incontinent ſe rendre, où il deuoit trouuer ſon vnique entretien, ſa belle, ſes delices nouuelles, dont la plus exquiſe faueur qu’il ait obtenué encor, auec proteſtation de n’en abuſer, fut de baiſer quelquefois ſa belle bouche en ſigne ſeulement, comme il diſoit aux preſens, du bien qu’il conceuoit en ſon courage, des beaux accords qui ſ’y formoyent : A la verité elle eſtoit la douceur de ſa vie, rien ne lui touchoit tant le cœur, que les auis, entretien de ceſte accomplie : Et de fait il fit tant de demonſtrations qu’elle lui plaiſoit, qu’il voulut qu’elle fut par tout où il alloit par plaiſir, & meſmes à la chaſſe où elle fai l’onl’eſtimoit eſtre : Auſſi ſon grand cœur ne faiſoit que des demonſtrations de grande, & il ne le cognoiſſoit pas, car ſon eſprit eſtoit troublé, & celui de la Belle eſtoit net, entant qu’elle voyoit clair en l’affaire de ſes pretentions.

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DESSEIN NEVIESME.


Pour vne legere parole, l’Empereur s’indigne contre Etherine & la fait expoſer aux bois. La nuict il s’en ſouuient, la regrette, on l’enuoye chercher ; on ne la peut trouuer : dōt il entre en telle angoiſſe qu’il en deuient treſ— malade, & encor eſt plus faſché quand par la venue d’vn Ambaſſadeur, il ſceut qui eſtoit Etherine,



NOvs entrons au ſujet qui enuelope le noſtre, nous commençons en recommençant,