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fortunez. Entreprise II.


ſes predeceſſeurs. Le Marchand reſpondit que c’eſtoit vn aqueſt qu’il auoit fait d’vne commune, qu’il auoit euë de la paroiſſe, & qu’il auoit ouï dire que l’endroit où eſtoit la vigne, eſtoit iadis vn Cemetiere, & lieu de ſepulchre de quelques anciennes familles, qui eſtoient peries ou retirees du pays. Ayāt oui cela, l’Empereur le rēuoya, & ſur ce qu’il auoit entēdu il iugea que les Fortunés eſtoient grands Naturaliſtes & fort prudents.

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DESSEIN SEPTIESME.


Aduis des Fortunez pour deſcouurir la trahiſon. Inuention de l’Empereur pour y paruenir. Diotime parle à Paramißia, qui preſumant eſtre aymee de l’Empereur, declare toute la trahiſon premeditee.



LE lendemain à heure propre, l’Empereur fit appeller les Fortunez, & les ayans pris à part leur dit, à la verité ie recognoy par la preuue que vous auez raiſon en vos paroles & actiōs, qui fait que i’ay vne grande croyance en vous, parquoy ie vous prie que vous faciés en ſorte, que ſi Paratolme a quelque mauuais deſſein, ou machination cōtre moy, on le puiſſe deſcouurir, & ſ’il ſe trouue coulpable, i’eſpere le faire auſſi biē punir comme i’ay iuſtement chaſtié le fils. C’eſt icy où il faut trauailler, en quoy vous eſtās employez ie vous demonſtreray apres quel honneur & recōpenſe ie ſcay faire aux gens de bien. Vivarambe. Sire, Voſtre bonté nous oblige tant, que nous ne