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fortunez. Entreprise II.


perer à vos ſaints deſirs, que vous la rendrés plus u’elle ne peut ſouhetter : ſoudain ceſte vanité de # penſer aymee de voſtre majeſté, ſurquoy elle fondra infinis grands deſſeins, pleins de belles · imaginatiös, ſera cauſe que ſ’il lui a declaré quel que point de ſes affaires, &mauuaiſes intentions, vous le ſaurez ; careſtant atteinte ou d’amour ou de gloire, elle ne pourra rié celler, parce que tou te ſuperbe de ſi belle auentute, elle oublira toute autre amitié pour penſer à ce nouuelobiect, l’a— bondance d’vne imaginaire grãdeur eſperee, luy fera mettre ſous pied, tout ce qui ores lui eſt de plus recommandable.Sire, auiſez pour autoriſer mon dire, que telles femmes ont les cheueux bië longs, & leiugemét bien court & puis qu’eſt-ce qui plaiſt le pl°àvne femme, qu’eſtre recherchee & encores du plus grâd ? Qu’elleſentira d’aiſe en — sö ame, que ſes perfectiös lui cauſent vne ſi belle fortunel Nous croyons que ce conſeil eſt bon & qu’il eſt expedient d’y entêdre. Cetauis approu ué, l’Empereur luymeſme pour plus ſeurement cöduire ſon affaire, parla à vne ſage Dame ancié ne, dont il eſtoit aſſez familier, & lui dit, Diotime vous ſcauez de quel pied i’ay touſiours marché & que ie n’ay iamais voulu ſouiller mon nom de mauuaiſes actions, partantie croy que vous eſti, merez vray ce que ie vous diray, & que vous fe rez ce dontievous priray.vous cognoiſſezPara miſſia qui eſt belle& galante, appartenât à beau coup de gens de bien : Elle eſt fort curieuſe & on m’a aſſeuré qu’elle avn ſecret excellët, qu’vn no table Curieux lui a enſeigné, ie ne vous dy point que c’eſtd’autãt que voſtre eſprit ne ſ’eſt pas ad-