Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/315

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
278
Le uoyage des Princes


que le ciel ne nous a pas voulu priuer de toute preuoyance, & ſe peut faire qu’en bonne con ſciéce, nous preſagions ſelon nos ſonges, les ra portäs au plus pres de la diſpoſitiö des cöplexiös & humeurs : Et puis ilyavn point notable, c’eſt que les ames des Monarques ont quelque parti culiere cômunication auec les intelligéces ſupe rieures, leſquelles pour le bien des peuples, de monſtrët ſouuent par ſonges aux eſprits qui ont cömandement, ce qui eſt del’auenir, ſuiuât ceſte. acceptable opinió, nous vous declarösgräd Em pereur, à quiDieu vueille multiplier les ans, &les Royaumes, quevoſtre ſonge ſignifie du bié pre ſent, & de la bonne fortune à venir, l’heure en la quelle vous auez eu ces apparéces ſpirituelles, eſt la propre heure des viſiósveritables. Ceſte main que vous auiez ſur l’Empire, demöſtre que quâd # vous plairoit en partir pour aller cóquerirau tres terres, vos ſujets ſ’entretiédroient en accord ſelon vos bonnes ordonnäces. La main qui arra che les herbes qui ne vallent rien eſt voſtre force en iuſtice, quinettoye le pais de voleurs, affron teurs & ſofiſtes : dont abondët les feints curieux, quieſcument les terres. L’eau qui ſort devoſtre bouche, qui arrouſe tout, eſt l’abondäce des ſain tes loix que vo°auez ſainctemétdictees, leſquel lesvous rédront ſuiets tous les eſträgers qui abö dent en vos terres, & vniront vos peuples ainſi † höme, pour vous ſeruir d’vne face ſeule, ſansauoirautre deſſein, que vous rëdre obeiſſan ce, ne pl’ne moins ques’ilsn’eſtoiëtqu’vn.Ceci, Sire, vous doit bië toſt ſucceder, &auec contëte mét.Telle eſt l’interpretatiö fidele devoſtre sōge