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Le uoyage des Princes


rayon des ſiés, & ceſte pëſee la c6ſoloitayant au moins eſſayé ſes premieres affections en endroit de merite, & dont elle ſe retireroit par ſ’en taire, s’il ne luy ſuccedoit, & qu’il falluſt par hö neur eſteindre ſes feux ſans les manifeſter, & en cores elle ſe faiſoit forte d’en retenir touſiours le plaiſir à part ſoy, pour ſ’y delecter quand elle entretiendroit ſes penſees. Fonſteland cependät defiroit auoir ſon contentemët entier à luy ſeul, & craignoit de ſ’en communiquer à ſes freres, de peur que cela les empeſchaſt de faire fortune : mais il ne peuſt eſchapper leur vraye coniectu. re, ioinct que c’eſtoit commencement de bien, & pourtant ils luy faiſoient eſchoir des commo ditez auantageuſes pour voir ſa Dame.Vne fois qu’il y auoit partie faite, & que la Fée donnoit la muſique, l’Empereur n’y eſtant pas, il aduint pource que Fonſtelandeſtoit celuy qui chantoit le mieux au gré des Dames, & auoit auſſi pour quelques vnes la voix plus belle, & les autres · graces plus attrayantes : Lofnis luy dit ; Mon Gentilhomme, nous auons remarqué en cette court, que vous eſtes tous trois abödans en per fections, & toutefois chacun de vous excelle en ſon particulier en quelque partie, ie le dis ayant ce pouuoir, pour autant que ie vous honore, & que vous # deuezpas trouuer mauuais.voſtre aiſné dance le mieux, le plusieune eſt plus pröpt, & vous eſtes le mieux chantant : c’eſt pourquoy ie vous prie de nous dire quelque belair.FoNs T E L A § o Madame, mes perfections ne ſont rien, qu’entant que ie pourray vous ſeruir, vous en rendant preuue agreable : Ceſt en quoy