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Le uoyage des Princes


dant les abois, luy & tous les preſens, penſoyent que ce fut vn cerf, & il ſe trouua que c’eſtoit vne biſche portant vne belle teſte : Il la voulut reſeruer viue, mais elle auoit vne fleche au trauers du corps qui la fit mourir : auſſitoſt qu’elle fut ouuerte on deſploya les entrailles, & on y trouua deux cœurs. Les Sages du païs ont eſté appellez pour en dire, mais ils ſ’en ſont teus, il faut at tendre les Fortunez, & cependant l’Empereur ſuyura ſes plaiſirs & ſes deſtinees, & Lofnis me ditera en ses amours.

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DESSEIN DOUZIESME.


Couſtume du pays de Narciſe, où les Fortunez, eſtans bien receus oyent le diſcours d’vne belle nouuelle arriuee en Nabadonce, & racontee par vn Pelerin d’amour. Myrepont s’apreſte de ſubir la merueilleuſe eſpreuue.



DEsia pluſieurs iours eſtoyent paſſez, & les Fortunez auāçans chemin à grādes iournees ſe diligentoyent, ayans pris le voyage par terre, pour eſtre plus aſſeurément, pour voir d’auantage de regions, enuiron les deux tiers de leur chemin, ils arriuerent en vn beau Royaume, qui eſt fait preſque en eſtoile, ayant pluſieurs pointes, s’eſtendans en diuerſes Prouinces, meſmes és terres de Glindicee, & autres de l’obeiſfance de l’Empereur. Le Roy de ce pays-là a tel-