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Le uoyage des Princes


ſit en l’Hermitage, & m’ayant fait paſſer en vne court, par vne belle petite porte, la referma apres moy, me laiſſant ſeul chercher ce que la böté de mon Demon rencótreroit.Ce vieillard entrete noitvolontiers ceux qui paſſoyent, deſquels il en · receuoît aucuns & laiſſoit paſſer les autres, il eſt auſſi là expres pour remarquer ceux qui ont le cœur eſmeu de nos gentilleſſes ; & pour reſpödre à ceux qui demâdent quelques vns de la maiſon, dont aucû ne ſort ſans congé, non plus que l’on n’y entre ſans licence ; exceptéaugrădiour que la porte eſt ouuerte à chacü : ceſte entree pourtant ne ſert de rié à ceux quine ſont point des noſtres, car l’enclos où ſont les ſecrets & excellences, eſt enuironné d’vn bord de trois pas de large, plein de l’herbe d’adirance, qui fait tout oublier à ceux qui paſſent par deſſus, s’ils n’öt la bague Fee, que la ſouueraine donne aux Ortofiles. Quand iefus entré aſſez auant, voici venir à moy Grimelle la ſeruante de la Fee, qui preſide en ce lieu : Qui me demanda aſſez rudement, Que venez vous faire icy : I’en fus preſque eſtonné & ſurpris, & ſans la reſolution que labelle de mö cœur a miſe en mö ame, ie feuſſe demeuré court, donc ie luy reſ pondis, Ie viensyaporter de l’honneur, & cher cher de la vertu : Elle adiouſta, eſtes vous entré 3lllCC congé ſimple ou ſous fidelité de vœu : & moy, à la verité ma bonne mere la fidelité de mes vœux m’y a conduit, & le ſerment que i’ay fait au bon pere qui eſt là dehors m’a introduit. Puis elle, Si vous eſtes veritable vous eſtes bien heureux, & ſi vous ne l’eſtes, la Fee vous fera vn affront inſuportable, auiſez-y & conſultant