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Le uoyage des Princes


plus excellens courages pour meſmes auoir do mination ſur les Princes ſouuerains. Ces delices propoſees à ſon ame, ſont bien plus que la preſence d’vn ſeul royaume, auquel elle ſeroit ſe conde en perſonne, mais preſque derniere en authorité ; partantil n’y a pas moyen qu’Ortis face icy rencontre, ſesvoyages, meſſages, peines, preſens, promeſſes, paſſions, prieres, offres & ſeruices ont eſté des figures paſſageres qui n’ont rien eſmeu que les airs. Quoy ? ce Roy deſdai gné peut-il viure ? Mille fois le iour il ſe veut tuer, deſiales precipices ſont recognus pour ſ’y aller deffaire, en deſpit de la Fée. Eſtant en ce deſeſpoir il luy ſuruient vn conſeil nouueau que luy ſuggere vn grand magicien de Caldee, & par ſa ſuſcitation ilaſſembla tousles magiciens auſ quels apres auoir faict de belles promeſſes (car c’eſt par là que l’on attire telles gens, & toutes ſortes d’affronteurs) il deduit ſon ennuy, & en. fin conclud qu’il ſe veut venger de la Fée. Pour à quoy paruenir il les prie de faire paroiſtre, l’ange de la mort, & luy enuoyer pour la faire mourir. Tous d’vn accord luy promettent, auſſi iamais ils ne font ſemblant de ne pouuoir,. ains pleins d’abus, infectent de meſme venin ceux qui les recherchent, & eſperent en eux, , & ainſi l’aſſeurent qu’ilaura bon &deſiré ſucccz de ſon deſir. Ayants ces ſages fait leurs prepa ratifs, ils effectuent leur deſſein, ils retracent les antiques caracteres, & ſymboles, que leurs peres d’impieté leurs ont enſeignés, pour congreger. les eſprits qui ſe moquent de telles reſueries, au retracement deſquels toutefois pour maintenir