oſé entreprendre : Entre autres pieces elle a fait faire le grand eſchiquier des ſecrets, & le Palais de Curioſité, auquel tous les beaux eſprits ſont receus pour leur particulier contentement, c’eſt ce qu’il m’eſt permis d’en raconter entre les capables : pour le reſte il conuient eſtre ſur le lieu. Cependant qu’il diſcouroit, les Fortunez oyans parler d’eux, & de pluſieurs affaires qui leur eſtoient cognues, trauerſoient diuerſement leurs belles fantaiſies, & és rencontres de leurs penſees, imaginoient des entrepriſes de toutes ſortes, ſans faire autre ſemblant que d’eſtre treſ-contēts d’auoir entendu tant de merueilles dont ils faiſoient cas, & en remercioyent les voyageurs, rendans graces au Roy, qui leur auoit fait tant de bien. Ce bon Roy voulut plus longtemps retenir les trois freres, mais il ne peuſt les arreſter que deux iours, apres leſquels auec ſa bonne grace, & offres mutuelles d’amitié & de ſeruices, ils pourſuiuirent leur chemin permettans aux deux voyageurs de les accompagner.
Les Fortunez ſont bien receus de la Royne de Sobare. Apres les mutuels accords paſſez. Caualiree fait diſparoir la main fatale. La Royne luy en demande le ſecret, qu’il luy declare au tabernacle des Antiques. Elle prie les Fortunez de ſeiourner vn peu.
Vec la diligence conuenable & le labeur aſſidu, les Fortunez vindrēt au grād Royau-