Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/430

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
393
fortunez. Entreprise II.


que vous vous fiez à ma diſcretion : Et ſi vous croyez que i’aye aſſez de prudence pour ne rien preſenter de deſraiſonnable, vous attendrez ma volonté que vous ſaurez bien reietter, ſi elle eſt inſolente. CLIAMBE. A cauſe de vos raiſons & de la bien-ſeance, ie receuray le don, à condition auſſi que vous me traicterez de meſme. CAvAL. Ie ſuis aſſez heureux, & veux ce qu’il vous plaiſt. Le don que m’auez accordé de receuoir, eſt que vous m’acceptiez pour voſtre ſi vous n’auez point de ſeruiteur receu, carie me donne à vous. 1AMBE. Le don que vous deuez receuoir de moy eſt vne excuſe, & que me donniez temps d’y penſer, à ce que ie iuge à part moy, ſi i’auray aſſez de diſcretion pour faire vn ſi notable chois d’vn ſeruiteur tant accompli. CAvA LIREE. Ie ! crain que mes affaires n’iront pas bien, d’autant ! que les remiſes n’apportent que des difficultez & des troubles. CLIAMBE. Si ie vous reçoy tout d’vn coup, que penſerez vous ? CAv A L. La meſme penſee que ie vous ſupplie auoir de, moy-meſme. CL1AMBE. Et ſi ie l’auois de vous telle que ie l’ay de moy ie vous ferois tort, car i’eſtime que ie ſerois preſomptueuſe, & ie ne veux pas ainſi penſer de vous. CAvA L. Vous tranſpoſez de belle gracevoſtre propos pour me chaſtier de ma preſomption d’auoir entrepris. ceſte auanture. Mais, Madame, ma preſomptiö » vous ſera tolerable, par l’humilité de mon ſerui—. ce, & ie verray en vous vne extreme clemence, ſi vous pardonnez à ma temerité, en m’octroyât ma requeſte. CLIAMBE. Et vous, me refuſez-vous ainſi, d’auoir agreable le don que ie vous