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fortunez. Entreprise II.


tion qui emporte vos penſees, vous permet-elle bien de vous auiſer de moy ? CLIAMBE. Ie paſſe ce trop de loüange comme ne l’aiant point ouy, pour vous dire que ie ſerois ingrate ſi ie ne fai ſois eſtat de vos perfections. CAvAL. C’eſt vous qui eſtes l’vnique accomplie, auſſi ie ſçay bien que ie ſuis trop peu pour comparoiſtre deuant vous, tant de fois parfaicte. Toutefois i’ayaſſez de courage pour eſperer qu’vn iourie gaigneray auec la Fortune, vn petit lieu en voſtre memoi, re, par la cötinuation de mes deſſeins pour vous ſeruir, & l’effect dequoy ie tiendray la recópenſe aſſeutee par voſtre ſouuenance. CLIAMBE. Si vous n’auez affaire que de la ſouuenance, on ne la vous peut nier. CAvAL. Si ce bien m’aduient, · que vous vous ſouueniez quelquefois de moy, ie croiray mon auanture pleine de felicité, & me compareray aux plus heureux, & monbon-heur · redöelera à voſtre gloire : car mö cœur ne ſe peut obliger qu’à vous ſeule, ioint que mavaleur ne permetà mes yeux de ſ’allumer qu’à la lumiere de voſtre perfection, queie tiës pourl’aſtre vni que de mes deſtinees CL.Faut-il que ie croye ce que vous me dites ? CAvAL. Puis que vous eſtes equitable, & que l’equité eſt ſujetteau deuoir, vous le deuez, attédu qu’on doit croire laverité. Et puis vous y eſtes obligee, pourautant que ie ſuis à vous, & vous vous feriez tort de contredi re ce qui eſt voſtre, & detelle ſorte, qu’il ne peut ni veut que ce qui vous eſt agreable… ^. | Laiſſonsles vn peu diſcourir en leur ſecret, afin ! de ne les deſcouurir, il ne faut pas mettre tant ! cn euidence ce bel amour, les affections diuul-’guees ſont ſans ordre & inſipides comme