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fortunez. Entreprise II.


tit apres que la nouuelle de la mort de Spanios fut venue, & que ce Roy eſtoit ſorty pour en or donner, la Royne mit ordre à ſon affaire, telle ment que quand ce Roy r’entra où elle eſtoit, elle feignit auoir mal au cœur, & comme il la conſoloit & l’enqueſtoit de ſon mal, lui dit. Ha Monſieur, ie n’ay peu diſner auiourd’huy, tantie me ſuis trouuee mal, & de fait, ie me ſuis iettee ſur mon lit, où au lieu d’auoir reposie me ſuis endormie, & ay ſongévn ſonge qui m’a fort af fligee : ie croy que quand vous eſtes entré la pre miere fois, vous auez peu iuger de mon altera tion d’eſprit : car voſtre preſence m’a eſmeuë, pource que ie me ſuis ſouuenue qu’il y a vn mois, † vous fiſtes pareille entree, que i’auois fait auſſi vn sêblable ſonge queievous conté, & vous m’entenſaſtes vn petit. Ie vous iure que la reiteration m’a vn peu troublee, & ie craignois de vous en parler, à cauſe de ce que m’en auiez dit.Diſant cela, elle le regardoit attentiuement, & luy croyant qu’elle ditvray, ne faiſoit point autre ſemblant & ſetaiſoit en reſuant, à cela elle iugea qu’elleauoitbié penſé, parquoy elle pour ſuiuit : helas ! il m’eſtoit auis à ceſte fois qu’vn lyon vous pourſuiuoit, & toute enſurſautie me ſuis reueillee : ſans doute ſi Gaze n’eut eſté au res de moyie fuſſe deffaillie. Lors Gaze faite à † de ſa Dame, adiouſta, Naman, Sire, ſi nous ne luy euſſions donné vn peu d’eau celeſte, ie croy qu’elle fut paſſeetant elle eſtoit tranſie ; LaRoyne pourſuiuit.Si toſt que i’ay eſté allegee, metrouuant mieux (cari’ay eſté bien taſtee de, crainte & de deſplaiſir) i’ay propoſé en mon