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fortunez. Entreprise II.


priant de le garder & l’eſſayer, & ſ’il ſe trouue à on gré qu’elle vous en donnera ce qu’illuy plai ra, ne faites autre choſe, carapresie trouueray le moyen de vous faire auoir du bien à bon eſcient, & tant que n’aurez que faire de tendre aux oy · ſeaux. L’Oiſeleur croyant ce conſeil ſe delibera de le ſuyure, & dés lors il penſa que ſon oyſeau fut quelqueFee, ſelon ce qu’on en conte parmi le vulgaire qui eut ſoin de lui.Eſtant arriué à la vil † droit au chaſteau, & demandale logis de laRoyne quel’on luimonſtra eſtant là il deman da à parler à madame Gaſe, laquelle on fit venir · & apresauoir parlé enſemble, elle l’introduiſit deuant la Royne, qui lui demanda qu’il vouloit & quelil eſtoit. L’o 1 s E L E v R. Madame ie ſuis vn pauure oiſeleur qui ay pris vn excellent par roquet que voila, que ie vous preſente ſ’il vous eſt agreable, vous m’en donnerez ce qu’il plai ra à voſtre majeſté. Ayant dit cela, il tire de deſſous ſaiuppevne petite cage couuerte de drap gris qu’il leua, & la Royne vid ce parroquet, puis il dit, Madame, ſi dans quinze iours il ne vous duit, ie leviendray querir : mais, Madame, ie vous aſſeure qu’il n’ya rien d’égal au monde : Il luy raconta les actes de cet oyſeau, & le luy laiſſa, & la Royne luy baillavne bague, luy di ſant qu’il la raportaſt quand il viendroit pour r’auoir ſon parroquet ou le prix d’icelui, adiou ſtant que ſelon l’eſſay & ce qu’elle en trouue roit, qu’elle luy payeroit, & ſi ce qu’il diſoite ſtoit vray, qu’elle le recompenſeroit. L’oiſeleur ſortilaRoyne fut touchee en ſon cœur, & ne ſca’uoit ſ’il y auoit en cecy quelque artifice, tou-


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