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Le uoyage des Princes


geray iamais ce grand deſſein, d’autant qu’il ne m’en peut auénir que toute gloire : Que s’il y a du hazard faſcheux pour moy, ce ſera à cauſe de mes deffauts, qui font paroiſtre les approches de ma ruine par la grandeur de vos merites, leſ quels ſont vn eſcueuil, contre lequel ie me per drois, ſi ma temerité n’eſtoit ſoulagee par vo ſtre clenmence : Siie me perds en ceſte fortune, ie ne lairray de faire vn guain abondant, car i’au ray eul’heur d’auoir pretendu au plus digne ſu jet d’amour. Oppoſez voſtre ſageſſe à mes di ſcours, auancez les belles reſolutions de voſtre cſprit, taſchez à me deſtourner par les reuers de voſtre prudence, me demonſtrant, ores ma pre ſomption, ores mes infirmitez, & par les viues pointes de vos raiſons, faites moy croire ce qu’il VOlIS plaira, tant pour me diuertir de ceſte auan ture, que pour taſcher d’affoiblir mes eſperan ces ſ’il ſe peut ; ſieſt-ce que vous ne ſauriés vous effacer de mon cœur, ny en oſter les fideles con ceptions qui l’entretiennent, ny aneantir l’eſti me de la felicité qu’il reçoit en meditant apres les parfaites idees, dont vous l’auez auiſé. LoF NIs : Pourquoy vſez vous de ces façons de pro pos, veu que ie ne vous ay donné, comme ie croy occaſion aucune d’auoir tant de defiance de moy ? Ne vous aneantiſſez point tant, car ie n’y aurois point d’honneur, continués l’affection vertueuſe que vous m’auez promiſe, & ie ſau ray bien me diſpoſer à mon deuoir. FoNsTE LAND. Il eſt reſolu que ie ſoy voſtré, auſſi rien ne pourra deſtourner mes heureuſes delibera tions, leſquelles ſuyuent les plus exquiſes for-