Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/504

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
464
Le uoyage des Princes


pereur, & tres-ioyeux de ce que ſes enfans auoiêt tant accortement veſcu auecvn ſi grandMonar que, l’aiſe quºi eut d’entendre leurs diuerſes auä tures, lui fut vne ioye tant entiere, qu’il ne la peut communiquer qu’à ſon propre cœur. En ceſte lieſſe ilenuoya au deuant de l’Empereur, & luy rendant graces des biens qu’il auoit fait à ſes fils, le ſupplioit d’en vſer comme eſtans à lui, au reſte illeur mädoit parle grâd Duc qu’illes receuroit en grace, puis qu’ils lui auoyent eſté obeiſſans. L’Empereur entrantés limites de Nabadöce, ſe trouua à l’oree d’vne foreſt qui le fit ſouuenir du temps malheureux de ſa diſgrace, & lui ſembloit voyant les arbres que les bois fuſſent les meſmes où en cholere, &malicieuſementilauoit relegué ſabelle & tant deſiree Etherine. Il voulut qu’on ſ’y arreſtaſt, car, dit-il aux Princes Fortunez, ie veux en cét endroit, faire vn ſacrifice à la beauté maltraitee, auſſiie commence à ſentir par les ap parences que ie pourray receuoir de l’alegemêt, toutesfois ie ne veux point imaginer que ie ſois preſt de recouurer repos, que ie ne trouue ma pauure Etherine, que ie croyrois eſtre eſteinte ſans queie la ſens eſtre touſiours viue en moy, auſſiiuſques à l’heure heureuſe que ie la reuer rayie me veux inceſſamment plaindre, en la re grettant.En ceſte feruente humeur, il ſe monſtra lus vaillant qu’il n’eſtoit, car à dire vray, ſame § l’auoit tant mal mené& eſtoit ſi bas que preſque ſavie ne tenoit plus qu’à vn delié petit filet, il fit appreſter ſes chantres qui firent la mu ſique àl’ombre des beaux cheſnes qui receurent lesvoixdelicates, & les accens des inſtrumens,


auec