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Le uoyage des Princes

Imite en ſa grandeur vos braues actions.
Ie ne vaypoint cherchant d’Ideepaſſagere,
Pour vous repreſentervos merites parfaits,
Ceux là qui vous verront, à la veue premiere
Prendront de mon diſcours à teſmoins les effaits,
Uoſtre eſprit releué ſur les termes du monde
Va touſiours meditant des deſſeins glorieux,
Coſtre cœur eſt ſigrand qu’aucun il ne ſeconde,
Tant ſoit il de vertu ferme deuotieux.
Vous eſtes tout ainſi que les flames mouuantes
Qui s’eſleuent touſiours deuers l’eternité,
Et vos penſees ſont des penſees brillantes
Apre, les grands obiets pleins de diuinité.
Vous eſtes le raport des eſſences extraites
Du ſuiet accompli de merite, & d’honneur,
Telle on vous iugera le patron des parfaites,
Le paradis des cœurs, des eſprits le bonheur.

Toute la belle troupe fut eſmeuë de ceſte gen tille petite auanture qui fut longuement con tinuee à l’honneur de Lofnis, qui cognut bien que ceci partoit de l’inuention de Fonſteland, qui auoit choifi ces ſept, leſquels ſe preſentans deuant les Dames les mettroyent en opinion, ue chacun d’eux chantoit ainſi les merites de ·ſa maiſtreſſe. Le bal eſtant ceſlé, vne Dame reſentale lut à Fonſteland, luy diſant qu’elle † offroit comme à celuy qui eſtoit l’vnique à le bien toucher, & le prioit par celle qu’il deſi roit ſeruir, de ſe donner luy-meſmes le plaiſir qu’il eſliroit pour eſgayer ſes penſees : Il le prit de ceſte belle main, ſuyuant la forte coniuration que la bouche en auoit faite, & dit : Ie vous re citeray vn petit ſouſpir tel que iel’ayaſſemblé,