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Le uoyage des Princes

Du meurtrier de la foy vous vouloiraſſeurer ? ces cruels deceueurs troublent les fantaiſies, | Ils mettent dans les corps trop de tentations : e WMais les fidelitez des amours accomplies eAccompaignent le cœur de conſolations’Joye Kmoy vous verreN non vne vaine image Legerementpourtraicte en vn traictpaſſager — Et vous qui iugez bien d’vn fidele courage ©ous y verre{ bien plus qu’vn nuage leger. e 2Mais qui vous faict penſer à cette experience De vouloirpar ha{ard voir voſtre ſeruiteur — Sinon que mepriſant ma fidelle conſtance Vous faictes peu de cas des deuoirs de mon cœur.’Uous abuſez amour, voas fraudeX ſa creance Puiſque vous eſtimez ces fantaſques diſcours feprens donques congé, car fruſtré d’eſperance He voy que Yous aucX cent mille autres amours 8t puiſque l’on ſe fie aux douceurs de ces Dames Qu’on ſ’oblige d’eſprit à ſeruir leur beauté, C’est ſe recuire en vain dans des iniques flames, En ſe rendant l’obiect de toute indignité Puiſque vous deſirés qu’vne fauſe magie Vous monſtre le ſuccés de vos intentions C’eſt faict, il nefaut plus que conſtant ieſupplie, Car voſtre cœur eſt loin de mes pretentions Ma belle i’en mourray, tant preſſé de detreſſe — Que ie ne penſe plus retrouuer de l’eſpoir ſOoila ! ieſcauois bien qu’vne belle Maitreſſè M’abuſant de propos me deuoit deceuoir, Rompez ce doux lien, qui oblige ma vie Auant que d’allervoir ces deſloyaux pipeurs Et puiſque vous aueX de ces preuues enuye, Ne faictes plns deſtat de ſuborner les cœurs.