Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/515

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
475
Fortunez. Entreprise III


Que ie fus abuſé quand i’aſſeruymon ame Au volage donteur de mes preſomptions Non iene deuois pas vous honorer ma Dame, Pour extreſme ſubiect de mes ambitions. Mais quel trouble eſt-ce cy, ces magiques sëblances Pourroient-elles forçer mon cœur determiné ? Faut-il qu’vn vain abus froiſſe mes eſperances 8t qu’vne opinion me rende ruyné. Non ie ne penſe plus en ces penſees vaines Suiuez ſi vous voulez, ces demonſtrations Ie ſuis tant arreſté d’affections certaines, Que ie ne veux penſer qu’en mes affections. Ma belle pardonne (à mon impatience, Et ne vous defiex de mes chaſtes ſermens, Touſiours le grandamour eſt plein de vehemëce, La crainte ſuit touſîours les fideles amans. Non, ie ne penſe pas que cent millefigures, Poupeuſſent deſtourner de me vouloir du bien, Et ie veux m’aſſeurerque tantg tant d’augures Dont on tente les cœurs ne menuiront en rien. Cependant tout d’ardeur, prompt à voſtreſeruice Ie paroiſtrayparfaict en reſolution, º Et ne deſirant rien que vous auoir propice f’arreſte à ce deſſein ma reputation. P ou ne me verre (plus auec la deffiance, AMachiner inconſtant quelque rebellion, Mais tout deuotieux ie feraypenitence T)es diſſeins outrageux de mon opinion. ©ous eſtes des beaut (l’image que ma vie Apriſe pourſuiett que reuerer ie veux, Ie vous immole doncq mö cœur en ſainčte hoſtie, Car vous eſtes l’obiet de l’honneur de mes vœux.. Ceſte Princeſſe liſant ces vers eut pluſieurs