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Le uoyage des Princes


fantaiſies au cœur, car voyant les agonies, les deſeſpoirs, les reſolutions, & puis la palinodie de celuy qui eſt à elle, ſe trouue en peine, elle balã ce ſon deſplaiſirauec ſon aſſeurance, & puis ſage s’aduiſant qu’vn amant n’a pas ſi toſt §, qu’il demande pardon, ſe tientaux dernieres paroles de ſon eſcrit : car cöpaſſant les paſſions d’vn qui s’afflige aiſément & ſans cauſe, auec l’agitation de söpropre cœur qui la cöuainc d’auoir vn peu failli, ſe tāce ſoy meſme de n’auoir pas eu aſſez de diſcretion.A dire vray, c’eſt vn accroc bien delié & vne delicate paſſion que l’amour, le cœur qui l’a logés’vlcere facilement, parquoy il eſt beſoin de bien traicter les pauures eſprits qui en ſont touchez, de peur de les violenter & faire choir en des precipices qu’ils ſe cauent indiſcrette mcnteux-meſmes, ſans que ſouuent on y penſe, l’ombre d’vn petit oyſeau paſſant aupres d’eux, leur ſemblera plus grand que la pyramide ob ſcure döt la terre oſte la lumiere à la Lune.Tan disque laDame entretenoit ſes penſees, & qu’el le ſe iugeoitl’auoir incité à ce petit dépit, dont · elle ſe repëtoit auſſibië que luy.Voicy les Prin ces Fortunez & pluſieurs autres, leſquels ſur | uindrent au ſoir auec les luts donner la muſique aux Dam esautour la tente de Lofnis, qui ſe mit à deuiſer auec Serafiſe, & quelques autres, ſon ame pourtant n’eſtoit point bië raſſiſe, car elle a uoitinquieté celle de Fonſteland, toutesfois elle fe remit bien toſt par l’effet de ceſte partie faite en faueur d’elle, à la fin de laquelle elle ouyt vn air qui à ſon auis cóme les cœurs aymās croyent tout ce qui leur plaiſt, eſtoit ſouſpiré pour elle, & aduint que quatre luts s’en accorderent, & vn