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Fortunez. Entreprise III


Ce deuis agreable eſtoit continué, quand pour le fruict les Fortunez furent mandez pour aller au Conſeil, à cauſe qu’à cet inſtant eſtoit arriué vn Roy d’armes, accompagné de ſept heraux, qui de la part du Roy de Nabadonce, ſignifioit à l’Empereur, que pour l’amour de luy le grand anniuerſaire d’Amour auoit eſté remis à com mencer à ſon arriuee en Amerimnie, & qu’il ne ſeroit ouuert que quand ille diroit : dauantage le Roy luy mandoit qu’il auiſaſt à ſe deffendre, · pource qu’il le vouloit vaincre de courtoyſies. Apres les auis pris, l’Empereur fit reſponſe qu’il remercioit le Roy ſon frere, & qu’il ſe tenoitia pour vaincu : mais que quelque iour il taſche roit de faire paroiſtre ce qu’il auoit au cœur pour triom her auec luy ſur le char des magni ficences, où ils diſputeroient d’vne derniere victoire pour le meſme ſuject. Ce Roy d’Ar mes ſ’en retourna ioyeux d’honneur & de dons : Et l’Empereur deſlogeant aſſez matin ſuyuit ſon chemin, aſſiſté d’autant d’eſperance qu’il en pouuoit practiquer : il eſt vray qu’il auoit auſſi touſiours de la douleur, & il les balançoit inceſ ſamment, mettant pourtant touſiours le plus fort du coſté de l’eſpoir.


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