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Fortunez. Entreprise III


,, ſtēt, ny d'eux que vous ne difiés de moy : Et
,, cependant vous me meſpriſez à cauſe du
,, meſpris que vous faites de mon abondance.
,, Au lieu de moy vous prenez mon veſtemët
,, fatal: Et me laiſſés honteuſement, comme
,, vile creature traiter par les mains indignes,
,, & les voſtres me dedaignét. Soyez plusaui ,
,, ſés ſi vous pouuez.Cognoiſſez ma grâdeur
,, plus ample que celle de ma mere : Ie ſuis
,, plus capable que ce qui me contient, ſoit
,, que l'on m'eſleue en haut, ou queie perſiſte
,, en bas,ie fais effet ſeló ma Nature, ſi de for-
,, tune le Roy des agiſſants ne m'eſpard, Que
,, ſi on lui preſente ma pure ſubſtance, & qu'il
,, couue doucement mon humeur viſqueuſe,
,, me nourriſſe & accompliſſe, ma forme de
,, uient viue & viuifiante, ſans que plus aucü
,, deſtructeur puiſſe ſur moy,

Outre cecy il n'y-a rien. :::::::

L'Empereur ayant veu ceſte magnifique en tree, & ſachant les ſtatuts du Palais demanda à la concierge vn marreau: elle le mena en latou relle du portail,où eſt le petit pauillon de diſcre tion,& de là lui fit voir tout l'eſchiquier lui di ſant,Sire, auiſez quelle cellule vous deſirez abu ter, car on n'en ouure qu'vne à la fois & celle ſeulement à laquelle vous ferés rencontre par l'inſtruction devoſtre gaige, parquoy diſcernez les bien, afin que vous ne tombiez en diſgrace. Sivoſtre memoire peut conuenir auec le billet quevous aurés,vous ſerés heureux,le billet eſt la bas, & l'aurez ſelon le hazard, vne autre fois ſi