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Le uoyage des Princes


& conſtant deſir de vous ſeruir comme ie le taſ cheray toute ma vie. LA NYMFE. Qui diroit que les puiſlances de ceans ſont manques, ſeroit trompé, car en voicy vn effet formel, d’autant qu’il a repeté les meſmes paroles que nous oyons, quand il les proferoit en l’ardeur de ſon zele. Ainſi que ceſte Nymfe parloit, les deux Amans eſtants debout en la preſence de l’Em pereur, pour acheuer leur cauſe, voicy douze Heraux qui entrerent, & faiſans ſigne de ſilen ce s’humilierent deuant l’Empereur, & ſe ren geans deça & delà, firent entrer vn Prince eſtran gel de grande & belle ſtature, ſuyui de vingt & quatre cheualiers bien equipez, & de plu ſieurs autres qui demeurerent dehors par hon neur. Ce perſonnage ayant ſalué l’Empereur, dit, Sire, voſtre ſeruiteur icy preſent, Prince de Vathiſoz vous eſt enuoyé du Roy de la Chine. Ie ſupplie voſtre Majeſté, que i’aye congé de parler. L’EMPERE vR. Tout eſt permis ceans, pourueu que la raiſon & la vertu, ſoyent le ter me des actions & des paroles. LE PRINcE. Sire,. mon Roy vous prie de luy faire ſcauoir, quel le eſt la fin de tout ce que vous pretendez, par ces belles rencontres & magnificences : Et pour ce qu’il eſt grand & puiſlant, comme vous ſca uez, & outre, eſt extremement curieux, il deſire entendre quelle eſt l’eſperance de ceux qui ſe peinent à ces auantures, afin que le ſachant, il continue à vous eſtimer & louer, & ait occa ſion de faire taire les Sages de ſon païs, qui luy perſuadent que ce ſont vanitez. 1’EMPE REvR. · Ie penſe que voſtre maiſtre vous a addreſſé auui luy perſuadent que ce ſont vanitez. L’EMPEREYR, · Ie penſe que voſtre mai(tre vous a addreſſé au